Déchets et CO₂ – Méthode de Film traditionnel vs Film IA

Cinéma et Empreinte Carbone : Film Traditionnel vs Film Assisté par l’IA
Un tournant écologique dans l’industrie du cinéma
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Alors que l’urgence climatique pousse toutes les industries à réévaluer leur empreinte écologique, le monde du cinéma n’échappe pas à cette exigence. Longtemps admirée pour sa magie visuelle, sa capacité à émouvoir et à faire voyager, la production cinématographique traditionnelle cache une réalité bien plus terre-à-terre : elle est extrêmement énergivore.
À l’heure de l’essor de l’intelligence artificielle générative, une question se pose avec acuité.
Un film réalisé avec l’IA est-il vraiment plus écologique qu’un film tourné en studio, sur des plateaux, avec caméras et décors physiques ?
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Film traditionnel : une logistique lourde et coûteuse en carbone
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Un film traditionnel, qu’il s’agisse d’un blockbuster hollywoodien ou d’un drame d’auteur, mobilise de nombreuses ressources humaines, matérielles et énergétiques :
Transport : acteurs, équipes techniques, matériel — souvent en avion ou camions.
Électricité : pour les éclairages, tournages de nuit, équipements numériques.
Construction de décors : souvent jetés après le tournage.
Post-production : effets spéciaux, étalonnage, mixage, serveurs lourds.
Festivals, tournées de promotion : vols internationaux, hôtels, projections en salle.
Selon une étude de BAFTA albert (UK), un long-métrage de fiction produit de manière traditionnelle peut générer en moyenne 500 à 1000 tonnes de CO₂.
(À titre de comparaison, cela équivaut à plus de 100 vols Paris-New York aller-retour.)
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Film généré par intelligence artificielle : une réduction drastique de l’empreinte physique
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Avec l’IA générative, de nombreux éléments de la chaîne de production peuvent être allégés ou entièrement remplacés :
Pas de déplacements humains massifs.
Décors et visuels générés numériquement.
Post-production intégrée à la création (montage automatisé, bruitages synthétiques, synthèse vocale).
Diffusion numérique directe (moins de copies physiques, moins de festivals).
Cependant, les modèles d’IA sont aussi énergivores, notamment lors de leur entraînement initial (comme GPT ou les modèles de diffusion vidéo), même si leur utilisation est ensuite bien plus sobre.
Une estimation actuelle suggère qu’un film court (10-15 minutes) produit intégralement via IA pourrait générer seulement entre 1 et 10 tonnes de CO₂, en fonction de la puissance serveur et de la résolution choisie.
Élément | Film traditionnel | Film IA assistée |
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CO₂ estimé (long métrage) | 500–1000 tonnes | 1–10 tonnes |
Transport | Élevé (avions, camions) | Négligeable (travail à distance) |
Matériaux physiques | Décors, costumes, etc. | Zéro ou très faible |
Post-production | Lourde, longue | Intégrée à la production |
Emploi humain | Élevé, spécialisé | Réduit, mais multidisciplinaire |
Impact artistique | Humain, incarné | Numérique, parfois déshumanisé |
Nuancer l’impact : sobriété numérique et questions éthiques
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Si le gain énergétique semble évident, l’utilisation de l’IA n’est pas sans critiques :
Entraînement de modèles sur des bases de données artistiques sans consentement.
Réduction de l’emploi dans les métiers du cinéma.
Homogénéisation des styles visuels.
Consommation énergétique des data centers.
Mais en parallèle, des modèles plus sobres sont en cours de développement, et une IA créatrice éthique, sobre et au service de l’artiste, pourrait émerger comme une alternative vertueuse.
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Vers une écologie de la création
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La réduction de l’empreinte carbone ne signifie pas la disparition de l’émotion, ni du geste artistique. Le cinéma d’IA ne remplace pas le cinéma traditionnel ; il ouvre une voie parallèle, plus sobre, plus expérimentale, où l’artiste humain reste au centre, guidant les outils numériques avec intuition, sensibilité et conscience.
L’enjeu est de taille : il ne s’agit pas seulement de créer mieux, mais de créer autrement, dans une urgence climatique qui n’épargne aucun domaine.